Journal de bord, Ă©tats dâĂąme, et pensĂ©es secrĂštes de la Poulpinette âŠđ” đđż!

Enfin nous y voilĂ . !
AprĂšs 4 ans et un mois dâaventures en mer, nous rĂ©alisons un des grands rĂȘves de ce voyage. La traversĂ©e de lâAtlantique Ă la voile .
Câest tellement excitant, tellement fou⊠!
JOUR DU DĂPART,

le mercredi 11 mai
AprĂšs avoir rĂ©glĂ© les derniers dĂ©tails, ( qui comme toujours prennent dix fois plus de temps que ce que lâon prĂ©voit đ) , et nâavoir rien laissĂ© au hasard, (nous espĂ©rons avoir pensĂ© Ă tout), nous levons enfin lâancre, il est prĂ©cisĂ©ment 15 h (heure locale).đ„łâ”ïžđ
DĂšs la sortie du port, nous sommes directement plongĂ©s dans le bain đ . Accueillis par 25-30 noeuds de vent et de belles rafales Ă 35, đł, Poulpi file dĂ©jĂ vent arriĂšre. Nous avons pris 3 ris dans le gĂ©nois, et nous naviguons Ă une vitesse de 6 Ă 7 noeuds.


Une fois les Ăźles derriĂšre nous, le vent sâarrĂȘte subitement đ©, toute voile dehors, nous avançons cette fois plus quâĂ 2-3 noeuds đ€đđ.
Nous en profitons pour manger. Vite fait, bien fait, une platĂ©e de pasta tomate, (Simple et efficace) fera trĂšs bien lâaffaire. Une fois restaurĂ©s, lâheure est aux rĂ©glages de voile, Nous tangonons donc le gĂ©nois .
Il est 20 h , Coco va se coucher. Poulpi nâavance pas et tangue dans tous les sens đ. Vers 2 h du matin, je prends mon quart et le vent se lĂšve enfin. Poulpi fonce dans la nuit. Il y a 15 noeuds de vent .
La nuit est magnifique, les Ă©toiles illuminent le ciel. Je profite de ce moment pour mâallonger sur le pont, et je passe plusieurs heures, Ă mâextasier devant ce magnifique spectacle, qui mâa tellement manquĂ© đ„°. Câest comme si en mer, le ciel Ă©tait dix fois plus beau que sur terre đ€©. La voĂ»te cĂ©leste se dessine. Câest complĂštement magique đ.
Il est 4h 30 je savoure donc, cette premiĂšre nuit, musique dans les oreilles. Il y a, Ă cet instant, que le ciel, et moi. EtâŠ, un peu vous, aussi , vous Ă qui je suis entrain dâĂ©crire, vous, qui me tenez compagnie, et avec qui jâaime tant partager mes aventures et mes pensĂ©es secrĂštes đ„°. Vous, ma famille, mes amis, mes copains, mes lecteurs. â€ïž I love you !
Pour cette premiĂšre nuit, et comme il nây a pas encore grand chose Ă raconter, je vous abandonne dĂ©jĂ et retourne Ă mes Ă©toiles đ€© . Je vous Ă©crirai plus longuement demain, promis .
Vers 8-9 h, je rĂ©veillerai mon capitaine et jâirai dormir quelques heures.
Tiens, « On dirait que le capitaine dort bien , alors quâil en profite âșïž Â»,⊠, moi , Poulpi, et les Ă©toiles on est simplement bien . Et puis, veiller la nuit , câest retrouver un peu mes vieilles habitudes de boulot. En navigation , câest un peu comme en ambulance, et dans ma vie en gĂ©nĂ©ral, je prĂ©fĂšre travailler, veiller, et vivre, la nuit que le jour đ€ ! Câest comme ça ! đ€
Ă demain les copains đđđ

JOUR 1
AprĂšs quelques bonnes heures de sommeil, je suis rĂ©veillĂ©e par un cri de Mehdi qui tente de nourrir Pinpin ( notre levain) , tout en buvant un cafĂ©. âMauvaise idĂ©e đâ, ne jamais faire deux choses en mĂȘme temps! Et oui, nous ne sommes pas des poulpes , nous nâavons malheureusement, que deux mains !đŹ Heureusement pas de brĂ»lure, mais du cafĂ©, partout đ©. Je me lĂšve dâun bon et cours Ă sa rescousse⊠đ.
Quelques heures plus tard, aprĂšs avoir fait quelques thĂ©ories (Ă deux balles) Ă Mehdi, sur comment ne rien renverserâŠ, je me fais bien Ă©videmment avoir Ă mon tour par une vilaine vague, et tombe par terre, tel une baleine Ă©chouĂ©e avec un bol de salade et sa vinaigrette đ±âŠ et MERDE đ©!
Je me tape le bras au passage sur la table Ă carte et tapisse la moitiĂ© du bateau, ( le livre de bord , le siĂšge , et jâen passeâŠ), dâune dĂ©licieuse sauce Ă salade, bien collante et bien grasseđ€đ©đĄ. COCO, on a dit : âTOUJOURS une main đ€ pour le bateauđđ »âŠ., « ahhhhhh⊠, les dĂ©butants đ€ ».!!! Bon ben, ça câest fait đ.
Une fois tout le merdier nettoyĂ© et un sandwich avalĂ©, Mehdi retourne se reposer et je mâinstalle confortablement dans les coussins du cockpit đ€. Alors que je regarde lâhorizon, je vois tout Ă coup, passer Ă cĂŽtĂ© de moi, une Ă©norme, ĂNORME bĂȘteâŠ, je ne vois quâun gigantesque aileron noir et un dos plutĂŽt rond đł câest presque aussi gros que Poulpi, du moins, đ§il me sembleâŠ đ€š ! On dirait un orque đ”âŠ., et puis, âŠ, « Nonnnn, pas dĂ©jà ⊠», malheureusement, il plonge et disparaĂźt aussitĂŽt . En observant bien, je vois plus loin, un souffle au dessus de lâeauâŠ, et puis, plus rien đ© nonnnnnn, jâaurais tant voulu lâobserver un peu.
Je passe ensuite plusieurs heures Ă regarder et Ă©couter la mer, il nây a rien dâautre que lâimmensitĂ© et moi đ, câest Whaouououou ⊠je nâai pas de mots assez forts pour dĂ©crire ce que je ressensâŠ. . Câest un peu comme une trĂšs belle sĂ©rĂ©nitĂ©, un Ă©merveillement, une reconnaissance infinie pour la vie, pour ces moments tellement privilĂ©giĂ©s, et sâen dĂ©gage comme une grande paix en soi. Câest simplement extraordinaire .
Je dĂ©guste ce moment, et me laisse ballotter de droite Ă gauche, de gauche Ă droite, au rythme des vagues, je ne pense Ă rien, je gobe simplement, chaque instant et les graves Ă jamais en moi đ„°.

Le temps ! Parlons enâŠ, quâil est bon de vivre avec pour seuls repĂšres, le soleil et la lune. Pas de dates, de jours, dâheures⊠; vivre simplement Ă lâĂ©coute de la nature et de soi (se prĂ©occuper de ses besoins primaires uniquement) . Cette maniĂšre de vivre jour aprĂšs jour, participe grandement Ă un bien ĂȘtre certain. De plus, lâabsence de tout stress extĂ©rieur, est une rĂ©elle bĂ©nĂ©diction que je considĂšre comme une grande valeur dans cette nouvelle vie quâest la notre. â”ïžđđ€
Vers 17 h, je me suis mise Ă la cuisine. Si mon capitaine ne pĂȘche rien, ça sera, riz aux lĂ©gumes, etâŠ, riz aux lĂ©gumes đ.
Le reste de la journĂ©e se passe comme dâhabitude : lecture, papote, couchĂ© de soleil et en dĂ©but de soirĂ©e un petit film .
Alors que nous Ă©tions entrain de dĂ©guster notre risotto aux lĂ©gumes, voilĂ que la canne Ă pĂȘche sâagite đđđ vite, on ralenti le bateau, Mehdi s’Ă©quipe: gilet de sauvetage, gants, et seringue de 20 ml dâalcool fort pour endormir le poisson en douceur. Au bout de la ligneâŠ, une magnifique petite dorade corifĂšne. Malheureusement, trop petite pour en faire notre repas. Mehdi dĂ©cide de la relĂącher. Elle mĂ©rite de grandir encore un peu . Bon, ben, le poisson, ça sera pour demain đđ.
Il est 22h, Mehdi va se coucher. De mon cĂŽtĂ© , je commence Ă veiller. Je suis dâhumeur rĂȘveuse et joyeuse. Je me trĂ©mousse au rythme de la musique, et chantonne en regardant la mer . Poulpi avance Ă 5 noeuds, il y a 15 noeuds de vent, et la vie est belle đ€©.
Ce soir, le ciel est nuageux, pas dâĂ©toiles en vue . Seule la lune est visible, et Ă©claire lâhorizon comme en plein jour. Que câest beau! đ
Il est maintenant 1 h du matin, lâheure que jâai choisie pour vous Ă©crire ces quelques lignes.đ„° . Ceci Ă©tant fait, je retourne Ă mon tremoussage et Ă mes rĂȘveries đ. Douce nuit les amis đâ€ïž

JOUR 2
Lâobjectif du jour (toujours le mĂȘme), manger du poisson. Mehdi sors un magnifique (poisson) leurre đ€©, il est trĂšs colorĂ© et est sensĂ© frĂ©tiller dans lâeau afin dâattirer sa proie. Le capitaine sâest mis en tĂȘte dâattraper un thon đ, inchala!!!
Ce matin, Mehdi mâa laissĂ© dormir longtemps đ , je suis en pleine forme!
AprĂšs un bol de cĂ©rĂ©ales yaourt et fruits frais, (le grand luxe ), il faut surveiller deux cargos. Ils sont encore loin, mais bien visibles Ă lâAIS, et nous foncent droit dessus ! Un devant, lâautre derriĂšre đł. « Poulpi en mode sandwich đ„Ș »??? – On devrait croiser le premier bateau dans une trentaine de minutes.
Cette futile, et presque, rencontre, (le bateau est passĂ© tellement loin quâon lâa Ă peine aperçu) anime ma matinĂ©e, et je trouve ça trĂšs chouette đ€. Ă vie simple, plaisir simple, bonheur simple đ€ CQFD !!!
Aujourdâhui, je commence un nouveau bouquin, le dernier millenium. JâespĂšre quâil est aussi sympa que les prĂ©cĂ©dents đ.
Mmmmmm CĂŽtĂ© repas, il me faut un plan B, si le thon a dĂ©cidĂ© de ne pas se laisser attraper, il faudra bien se sustenter avec autre chose … Peut-ĂȘtre quâun petit jambon au madĂšre avec des coquillettes et une salade feront lâaffaire đ§ ⊠? ⊠– Ou âŠ., un hachis Parmentier ? « Aahhh, non, je ne dĂ©congĂšle pas de viande, ça va nous porter la poisse pour notre pĂȘche » ! đŹ (Pour info, nous nâavons pas de congĂ©lateur, mais le frigo est non rĂ©glable et tellement froid que tout en bas il congĂšle đ. PlutĂŽt pratique quand tâas pigĂ© , comment il est caractĂ©riel, et surtout comment lâutiliser đ)!
Actuellement, il est 9 h du matin, Mehdi est parti se reposer, et moi je suis , confortablement installĂ©e dans les coussins sur le pont Ă lâaffĂ»t du deuxiĂšme cargo, mais surtout des dauphins đŹ. Ăa fait longtemps que lâon en a pas croisĂ©, ils me manquent!
Pour lâinstant, la mĂ©tĂ©o reste trĂšs bonne, le ciel est tout bleu, le vent toujours arriĂšre, Ă une vitesse de 15 noeuds, et Poulpi file Ă 5 noeuds. Le seul changement Ă©vident, est lâaugmentation du taux dâhumiditĂ©. La nuit et le matin jusquâĂ lâapparition du soleil âïž, tout est « pouet »,et mouillĂ©. Câest le signe quâon se rapproche des tropiques đ, et ça câest chic đ„ł.
Ohhhh, jâai la visite dâun papillon đŠ , ???? Mais dâoĂč il sort celui-lĂ ? il devait ĂȘtre cachĂ© sur le bateau, câest pas possible autrement, âŠ, nous sommes Ă plus de 300 km des cĂŽtes du Cap Cert đł ???
Du coup, vite un petit calculâŠ, il nous reste 2800 km Ă parcourir đ ! Vogue, vogue, vogue petit Poulpi chĂ©ri, emmĂšne nous au paradis â”ïžđâ€ïž
Comme jâĂ©tais trĂšs motivĂ©e, jâai poursuivi ma journĂ©e avec une heure de sport. Les trucs de base et que lâon peut faire facilement sur un bateau đ€š, (planches, abdos, fessiers, cuisses âŠ) , câest dĂ©jĂ pas mal đ !
Quelques heures plus tard, Mehdi se lĂšve. AprĂšs une mini douche, je nous concocterai une big salade mĂȘlĂ©e (avec mille trucs dedans, laitue, concombre, oignons frais, tomates, Ćufs dur, graines pour oiseaux en tout genređ, et levure de biĂšre) Mmmm⊠đ. On profite dâavoir encore du frais pour se faire plaisir đ, plus tard, il ne restera que du chou, des patates et des boĂźtes đ€š.
La canne Ă pĂȘche est toujours en place, nous attendons comme toujours, patiemment, le repas du soir đ.
Il faut maintenant faire un petit tour du pont, pour enlever tous les poissons volants qui se sont Ă©crasĂ©s pendant la nuit, avant quâils puent đ± âbeurkââŠ, câest Mehdi qui sây colle , moi je dĂ©teste faire ça .
Concernant notre pĂȘche, le seul poisson quâon a attrapĂ© a rĂ©ussi Ă se faire la malle avant quâon le remonte Ă bord « merde, encore ratĂ© »đ . Pour le reste, on a pĂȘchĂ© que de la sargasse ( une algue). âOn fera mieux demainâŠđâ đ
VoilĂ , âŠ, rien Ă ajouter pour le moment, , Ă plus, dans le bus, les ptits choux đ„°đđđ
JOUR 3
Il est 22 h 35, et ma veille commence trĂšs mal đ”âđ«, je viens de me prendre un poisson volants en pleine gueule. đł , « une expĂ©rience assez traumatisante, je dois dire ». đ jâĂ©tais tranquillement installĂ©e sur le pont quand je me suis fait attaquer par un poisson qui volait đ . âEt ben moi je vous le dit, âça fait drĂŽlement bizarreâ đ”, et maintenant, je pue la poisscaille â. đ±.
A part ça, la journĂ©e a Ă©tĂ© trĂšs tranquille,( comme dâhab.đ), cuisine le matin (jambon au madĂšre et gĂąteau au chocolat). đ
Je dois dire quâaujourdâhui, la mer Ă©tait plus forte, jâai donc un peu galĂ©ré⊠. Cuisiner dans des grosse vagues, ça demande une big organisation, des abdos dâenfer, de la rapiditĂ© et de lâinventivitĂ©! . Câest finalement un sport trĂšs complet đ . Pour mettre le gĂąteau au four Mehdi est venu Ă ma rescousse, (pas moyen de faire autrement). Il se tenait au bateau dâune main, me tenait par la taille avec son autre bras pour que je puisse utiliser mes deux main pour viser la position du four avec ma grille et mon gĂąteau (liquide dans un plat en silicone mou ), dessus đŹ. La cuisiniĂšre bougeant au rythme des vagues, câĂ©tait ultra sport đ .
Cet aprĂšs-midi, lecture, sieste, film .
Je passe toujours plusieurs heures dehors Ă regarder lâimmensitĂ© de lâocĂ©an qui mâentoure. Jâaime bien essayer dâimaginer ce quâil y a sous nos pieds,đ”, des centaines de mĂštres dâabĂźme, avec une eau de plus en plus noire , đ”âđ«câest flippantâŠ!
Quel genre de bestioles peuvent bien vivre tout en bas ? Je suis sĂ»re quâil y a des trucs incroyables. Câest assez fascinant tout de mĂȘme⊠. đ”
Sinon, il fait toujours de plus en plus chaud, et câest trĂšs agrĂ©able de naviguer de jour comme de nuit les âfesses Ă lâair đđ). La mĂ©tĂ©o, elle, nâa pas changĂ©, les alizĂ©s sont bien Ă©tablis, et pour lâinstant pas de mauvaises surprises. Le vent sâintensifie chaque soir. Nous rĂ©duisons un peu la voilure pour la nuit. Aujourdâhui, comme je lâĂ©voquais prĂ©cĂ©demment, nous nous sommes fait gigoter dans tous les sens , les vagues Ă©taient plus grosses, et la mer croisĂ©e. En mode assez dĂ©sagrĂ©able de lâorangina, (secouez moi, secouez moi, sinon la pulpe elle reste en bas) đ„ł âEt ben, sur ce coup lĂ , je vous rassure, aucun soucis Ă se faire, pour la pulpe đđđ€šâ.
Pour terminer cette journĂ©e, lâinfo du jour⊠đ, Mehdi mâa annoncĂ© tout Ă lâheure, que son prochain âboulot- bricoloâ Ă©tait de nous construire un dĂ©salinateur ! Il dit que « câest trĂšs cher Ă lâachat, et trĂšs simple Ă construire, il suffit dâĂȘtre dans un endroit oĂč il est facile de commander les piĂšces »đđ€, – alors si il dit⊠! đ€š me rĂ©jouis de voir ça đ !

JOUR 4 = jour de pouasse ( il en faut toujours un đ©)!
Je me fais rĂ©veiller par Mehdi avec une mauvaise nouvelle , đČ, il mâannonce que lâiridium ne marche plus . đ± , et MERDE !!! Il a pourtant repayĂ© pour un mois dâabonnement. Celui-ci devait se rĂ©activer le 15, soit, aujourdâhui đ€š??? On espĂšre encore que ça remarchera demain, comme on est dimancheâŠ, on ne sait jamaisâŠ. . Cependant , si câest le gars qui sâest plantĂ© et qui nâa pas rĂ©activĂ© lâabonnement, ça va chier des bullesđĄ.
Bon, ⊠ben, âŠvoilĂ , ça veut dire, plus de contact possible avec personne, et surtout, plus de mĂ©tĂ©o đ€! Et ça câest embĂȘtantâŠ. . Il va donc falloir faire sans. Câest les alĂ©as du direct đ , et tout et tout, puis, câest lâaventure đ!
JâespĂšre seulement, que pour ceux qui nous suivent, perdre un moyen de communication, nâest pas Ă©gal Ă naufrage đŹ, ça serait dommageâŠ. Tout le monde sait que la technologie câest trĂšs souvent merdique, et quâil faut toujours se mĂ©fier. Comme le monde le sait, JE DĂTESTE lâinformatique et tout ce qui sâen approche de prĂšs ou de loin đ€ź , avec moi ça ne marche jamais đ€đ€Ł.
Quelques minutes aprĂšs la mauvaise nouvelleâŠ, je me lĂšve, je commence mon petit rangement du matin ( vaisselle de la nuit) , et voilĂ que sans crier gare, une Ă©norme , ĂNORME vague, nous prend de traversđł, et BIM !!! En une seconde, le cockpit est rempli dâeau, mais alors tellement plein, quâon dirait un jacuzzi đ€Ł, tout est trempĂ©âŠ, mes COUSSINS ??? , Ils flottent đ€šâŠ, jâentends alors un HURLEMENTS de dragon dans sa grotteâŠ, AaahhhhhhhhâŠâŠ đł,
-Oh ! Oh ⊠! đŹ , je crois que la vague est rentrĂ©e dans le bateauâŠ, plus exactement dans notre lit đŹđ . La CATA !!!
Pas de bol, la petite lucarne entre le cockpit et la cabine Ă©tait ouverte. đ!!!
En voilĂ , câest ce que lâon appelle en bon français, un rĂ©veil de merde đ©. Tout comme on les aime pas âčïž, mais alors, pas du tout đ±. JâespĂšre vraiment que la suite de la journĂ©e va sâannoncer sous de meilleurs hospices đ.
AprĂšs un peu de sĂ©chage, et une lichette de gĂąteau au choc, âpour le moral â, tout rentre dans lâordre đ.
Il est 7 h 30 du matin, Mehdi fait enfin dodo. Poulpi file entre 6 et 7 noeuds. â”ïžđ . Le soleil brille dĂ©jĂ . Lâheure pour Coco dâĂ©crire les coordonnĂ©es de notre route sur la carte papier. En attendant que dehors, tout sĂšche, il faudra bouquiner Ă lâintĂ©rieur, et ensuite, peut ĂȘtre , que je me motiverai đ,⊠ou pas đ, pour une petite sĂ©ance de sport đïžââïž. « Allez Coco on y croit »!đ€

11 h, Mehdi se lĂšve, ça veut dire petit dĂ©jeuner. Ce matin ça sera Pain grillĂ©, miel et Cenovis đ, avec 2-3 Oranges pressĂ©es âpour Ă©viter le scorbutâđ, la journĂ©e commence bien . Mon seul problĂšme : le gĂąteau au chocolat est beaucoup, beaucoup trop bon, difficile dâĂȘtre reasonable đ. DĂ©cidĂ©ment, on mange beaucoup trop sur ce bateau đ. Pour me dĂ©culpabiliser du gĂąteau au choc que lâon engloutit goulĂ»ment đ, je dĂ©cide que le repas du jour sera une simple salade grecque đ€, (enfin presque grecque, je remplace simplement la feta par un fromage de chĂšvre frais Capverdien et le tour est jouĂ©). đ

Ce dimanche est passĂ© Ă toute vitesse, les occupations habituelles ( pĂȘche, sieste, lecture, cuisine, backgammon, rĂȘveries, musiqueâŠ) rythment nos journĂ©es, (surtout la sieste)đŽđ.
Le capitaine a dĂ©cidĂ© de changer de tactique de pĂȘche đ , il nous sort un nouveau gadget, ça sâappelle pĂȘcher Ă la mitraillette paraĂźt-il đłđŹđ€Ł, « quel nomâŠ, horrible » đ±. Il espĂšre que grĂące Ă ces nombreux petits hameçons il chopera des maquereaux ou des dorades đł. Bonne chance đ€ capitaine đ.

Plus tard dans lâaprĂšs-midi, nous avons croisĂ© la route dâun oiseau pĂȘcheur. Il profite de Poulpi qui fait fuir les poissons volants et passe un long moment autour du bateau Ă plonger et attraper des dizaines de proies. Il a lâair de se rĂ©galer, et câest un magnifique spectacle quâil nous offre. đ

La nuit est tombĂ©e depuis longtemps, il est actuellement 3 h du matin et je fais mon quart, enfinâŠ, ce nâest pas vraiment des quarts nous concernant, câest plutĂŽt des demi-nuits. đ câest un rythme qui nous convient mieux que de se rĂ©veiller toutes les 3 heures. đđđ€
Et si je vous racontais ma rĂ©flexion du jour. đ„ł. Elle portait sur les diffĂ©rents challenges de ce voyage. Toutes ces choses dont on rĂȘve en secret, et, que lâon espĂšre rĂ©aliser un jour . Pour ĂȘtre sincĂšre , il y en a pas mal đ.
Le premier Ă©tait de se donner les moyens et de rĂ©ussir Ă rĂ©aliser ce tour du monde Ă la voile , « çâest bien parti »đâ”ïžđ
Le deuxiĂšme de rĂ©ussir Ă changer de vie, en quittant la Suisse dĂ©finitivement. , âça câest fait â â .
Ensuite, concernant notre trajet,, nous voulions commencer par un tour complet de MĂ©diterranĂ©e, ainsi que sa traversĂ©e dâest en ouest ( du Dodecanese Ă Gibraltar) âça câest aussi fait â â ,
La suite logique voulait que ce soit la traversĂ©e de lâAtlantique â ça, câest en cours đ€© , mais quand vous lirez cet article, si tout va bien ça sera faitâ â .

Et aprĂšs, me direz vous, câest quoi les rĂȘves cachĂ©s des Poulpis đđ ?
Et bien⊠, nous avons plein dâenvies folles Ă rĂ©aliser. Mais aujourdâhui, pour vous, en exclusivitĂ© sur radio Coco blabliblablo , je vais vous dĂ©voiler nos fantasmes poulpesques les plus fous ⊠đđđđ€«đ
Une fois de lâautre cĂŽtĂ©, nous visiterons la Guyane et sa fabuleuse jungle (Amazonie ) en remontant diffĂ©rents affluent de lâAmazone (fleuves) avec notre bateau. Ensuite ça sera la visite du Surinam, et puis les Ăźles aux larges du Venezuela, Tobago, Grenade, et enfin les Grenadines .
Cet hiver, pendant la belle saison ( sans risque de cyclones), la visite des Ăźles Antillaises.
DĂšs le retour de la nouvelle saison cyclonique, (dans 1 an) , nous mettrons le cap sur la Colombie, oĂč nous dĂ©sirons nous arrĂȘter un peu. Lâoccasion de passer du temps dans mon pays dâorigine, de visiter la famille, et de profiter de sa cĂŽte caraĂŻbe et de ses habitants.
Ensuite nous aimerions longer toute la cĂŽte de lâAmĂ©rique du Sud en direction du nord, Panama et les Ăźles du Samblas, Costa Rica, Nicaragua , Honduras et enfin Guatemala, oĂč il est possible que nous faisions un chantier afin de prĂ©parer le bateau pour la suite de notre programme.
On repart, direction le golfe du Mexique, ensuite cap sur les Ătats Unis, direction New-york pour le fun et le dĂ©lire. « Entrer dans le port de New-York et faire coucou Ă la statue de la libertĂ© , avec Poulpiđœ, est un petit rĂȘve cachĂ© đ€© Â».
LâidĂ©e ensuite est de remonter les Etats-Unis et le Canada par les canaux, on sait dĂ©jĂ quâil est possible dâaller jusquâĂ rejoindre MontrĂ©al au Canada par lâintĂ©rieur des terres . đ€©đ€©đ€© ! Tellement, tellement excitant đđżđđżđđż
Si nous voulons remonter jusquâau Canada, vous vous en doutez, câest quâil y a une raison Ă celaâŠ., et bienâŠ, câest pour rĂ©aliser un de nos rĂȘves les plus fous âŠ.« câest sĂ»rement un des deux truc les plus fadas que nous allons faire » , mais, si on y arrive, ça serait comme une consĂ©cration, pour les Poulpis, « la cerise sur le gĂąteau , le joyaux de la couronne, un vrai truc de malade âŠÂ» đ€đđđ,âŠ..
âŠ. , – On souhaite passer, par le fameux passage du nord-ouest( dans les glaces du Groenland) â”ïžđđđđ”đ€©đ„¶, avec les phoques et les ours polaires, pour arriver jusquâau Pacifique. â”ïžđđ€©â€ïž .
Si on arrive Ă rĂ©aliser ce projet, ça serait complĂštement dingue đ đđđ, et, bien plus quâextraordinaire, totalement sublimissime đđđ€đ€đ€.
Lâautre truc fou prĂ©vu ( du coup pour aprĂšs), câest Ă©videmment de revenir par le pĂŽle Sud, un petit passage du cap Horn et les canaux de Patagonie , tellement mythique, et qui , bien Ă©videmment, titillent, aussi, nos challenges poulpesques les plus fou đ.
« Mais bon ne nous emballons pasđ, une chose aprĂšs lâautreâŠ. ».
Sachez quand mĂȘme, que, cela fait depuis le dĂ©but du projet, que nous avons ce grand rĂȘve ( passer les deux pĂŽles). DâoĂč lâachat de notre petit Poulpi, et pas dâun autre bateau pour rĂ©aliser ce projet, il nous fallait un bateau robuste (en acier ou alu) , totalement et efficacement isolĂ©, et surtout, muni dâun un chauffage Ă fuel performant). đ
VoilĂ , les amis, vous savez tout de nos fantasmes poulpesques et de nos plans secrets đ€« pour ces 2-3 -4-5-6-âŠ.prochaines annĂ©es. Pas mal non ? Elle est pas belle la vie dâaventuriĂšre ? đ

JOUR 5
8 h 30
Nous avons dĂ©jĂ parcouru 616 miles soit , plus de 1108 km đ„ł. Dans 24 h nous devrions ĂȘtre Ă mi parcours. đđżâ”ïžđđđđ„ł.
Pour le reste, la vie de bateau suit son cours, on est toujours ballottĂ©s de droite Ă gauche, Mehdi nâa toujours rien pĂ©cho de sĂ©rieux ( Ă part moi , bien sĂ»r « spĂ©cimen rare de baleine chieuse et caractĂ©rielle, exotique et colorĂ©e, actuellement en pleine migration vers les eaux chaudes de lâAmĂ©rique du Sud », quâil a pĂ©cho il y a plus de 7 ans dans un bar flottant đ§ : la Barge Ă GenĂšveâŠ,đ€šsi ça câĂ©tait pas un signe du destin đđđ€Łđ„ł.
Aujourdâhui capitaine « chachou »( petit nom que je lui donne quand jâai envie de lâembĂȘter đ), a donc dĂ©cidĂ© de sortir le gros đŠ poulpe rose fluo, et il rĂȘve dâune bonite ( petit thon), đđ, – « et heureusement pas, dâune bonnasse đ©đ»âđа( gros thonđ) »đ đđ€ŁâŠ, il faut dire que ce matin, il a vu un thon sauter Ă cĂŽtĂ© du bateau, alors Ă©videmment, depuis, il en peut plus⊠đ.

Il fait actuellement super chaud, lourdđ„”, et trĂšs humide, et la vie Ă pelos sur le bateau est divine. đ€©â”ïžđđđ€
Cette nuit vers 4 h du matin, nous avons croisĂ© un voilier â”ïž, nous sommes passĂ©s Ă 1 miles de lui đ. Comme il est de coutume, nous avons Ă©changĂ© quelques mots Ă la radio. Le bateau en question Ă©tait un catamaran, qui avait quittĂ© Cape Town en Afrique du Sud 30 jours plus tĂŽt đ”! Un couple dâespagnols de 70 piges Ă bord . Ils faisaient une route beaucoup plus nord que nous, visant les Ăźles du sud des Antilles. Nous avons notĂ© leur blog et nous rĂ©jouissons dâaller voir tout ça, une fois arrivĂ©s. đCâest toujours rigolo et incroyable de rencontrer une autre petite coque de noix dans cet immensitĂ© dâeau bleue.
Une autre chose incroyable đ€©, câest que cette nuit nous avons vĂ©cu une Ă©clipse totale de lune đ. Nous sommes passĂ©s du « voir comme en plein jour Ă la nuit black et totale », en pleine mer , câest chic !!!! đ€


JOUR 6
Presque une semaine que nous sommes partis. Le petit bilan du jour est que nous sommes dans les temps prĂ©vus. Si la mĂ©tĂ©o reste comme ça, on devrait arriver dans un peu plus dâune semaine, et ça câest parfait ! Vogue, vogue petit Poulpi chĂ©ri đâ”ïž, emmĂšne- nous au paradis đ.

Comme on nâa plus de tĂ©l satellite, câest un peu la surprise Ă chaque changement de mĂ©tĂ©o. Heureusement, pour lâinstant, pas de gros changement de temps ou de vent, rien de bien prĂ©occupant. RAS, la vie est belle. đđđ€
Nous repensons Ă nos familles, notre coach mĂ©tĂ©o, et tous les gens qui nous suivent, et espĂ©rons quâils ne sont pas trop stressĂ©s de nous avoir perdus au milieu de lâocĂ©an , et quâils se doutent bien, quâavec cette soit disant nouvelle technologie, rien nâest gagnĂ©. – Nouvelle technologie quâils disaientâŠđ€đ€ŻđĄđŹ, « sacrĂ©e merde đ©Oui !!! Au prix ou ça coĂ»te ! Nouvelle technologie, mon cul đ€Ź !!! Sans parler du mec « sans cerveau »đ§ ( câest Mehdi qui dit) , qui a oubliĂ© dâappuyer sur le bouton rĂ©activer đ±.
Et ben, vous savez quoi ? Moi je nâaimerais pas ĂȘtre le fameux Brayan qui a oubliĂ© dâactiver la super technologieâŠ, parce que Mehdi il est trĂšs fĂąchĂ© đĄ, encore bien plus que moi đ⊠câest vous dire âŠ. Il va en prendre pour son grade le gentil monsieur đ.
Bon, passons Ă autre chose, ça mâĂ©nerve đ€Źđ€Źđ€Ź.
Si je vous racontais plutĂŽt les activitĂ©s du jour đ. Aujourdâhui câest plus calme, les vagues nous laissent un peu tranquilles, ça sera donc, douche de luxe avec lavage de cheveux. đ â tout ce qui peut paraĂźtre banal chez vous, peut prendre des cĂŽtĂ©s tout Ă fait extraordinaires et exotiques en bateauâ.
Nous commençons ces ablutions par un petit tour sur le pont Ă lâavant du bateau, oĂč un tuyau (avec une douchette au bout), est reliĂ© Ă une pompe Ă eau de mer (La tempĂ©rature de lâocĂ©an est ici de 25 degrĂ©s). AprĂšs ĂȘtre restĂ©s 10 min sous lâeau salĂ©e, « câest tellement bien »â€ïž , sâĂȘtre savonnĂ©s, et re-savonnĂ©s et enfin rincĂ©s ( toujours Ă lâeau salĂ©e), đ€© câest, cette fois, Ă lâarriĂšre du bateau, dans le cockpit que nous passons sous la douche dâeau claire pour enfin, nous dĂ©saler. đ€. Durant ce parcours santĂ©, digne de « Lavey les bains », celui qui nâest pas en piste, surveille lâautre . Câest le seul moment oĂč nous allons Ă lâavant du bateau sans gilet de sauvetage, nus comme des vers đȘ±, et les crocs au pied pour ne pas glisser đ ! đ”𔫠Tâas le look Coco, Coco tâas le look, pas de doute Coco, tâas le look qui te colle Ă la peau đ”đ”đ” »âŠ,

De cette maniĂšre, nous consommons le moins possible dâeau douce Ă la douche , « il ne faut jamais oublier que sur un bateau, lâeau câest de lâor ». Actuellement, notre consommation totale dâeau douce est de moins de 50 litres par semaine ( cuisine, thĂ©, cafĂ©, , vaisselle, douche) . Avec notre rĂ©servoir (250 litres), et les jerricans hors boisson, nous devons tenir en thĂ©orie 6 semaines. En comptant les cubis de 10,5 litre dâeau potable ( 100 litres ) que nous transportons en plus, nous devrions ĂȘtre tranquilles un moment. âVivement que Mehdi nous construise son dĂ©salinateur, cette fois on sera vraiment autonomes đ, fini les ports et les bidons Ă porter »â”ïžđđ„ł.
La deuxiĂšme activitĂ© du jour : les crumpettes đ. Afin de faire du pain, Mehdi Ă rĂ©veillĂ© Pinpin le levain qui dormait bien sagement, au frigo. đŽ
Depuis son rĂ©veil, il est nourri tous les jours par son papa adorĂ© đ. Quand il retire la moitiĂ© du levain, plutĂŽt que de le jeter, nous y ajoutons du bicarbonate de soude, (ce qui le fait mousser), du sel, et du sucre, il devient tout onctueux et est prĂȘt Ă ĂȘtre mis Ă la poĂȘle, sous forme de petites crĂȘpes appelĂ©es crumpettes đ. Aujourdâhui, au goĂ»ter, avec confiture dâananas capverdienne, câest divin, et on en mange sans fin ⊠đ

Mehdi a ensuite fait naĂźtre pain 3, qui va reposer toute la nuit. đ€©đ„°đ, et Coco a fait au dĂźner, des spaghettis carbonara . Top !Cool đđ„ł !

La nuit tombe gentiment, quand tout Ă coup, le bruit du fil de canne Ă pĂȘche se fait entendre. Mehdi va voir đ, on espĂšre que ce nâest pas encore une de ces satanĂ©es sargasse (algues)đ€, il semblerait que nonâŠ, đ§, dĂ©finitivement non ! Mehdi me dit de venir, « vite, le gilet, un sceau, la seringue de 20 ml, pleine de kirsch (Ă la Suisseđ€Ł), pour endormir notre poisson đ. Pendant que je diminue la voilure pour ralentir le bateau, Mehdi arrive Ă le remonter Ă bord. Câest un magnifique thon, de bonne taille đ, et bien vigousse. đđđđđ , bravo capitaine, nous avons du poisson frais pour plusieurs jours. đđżđđżđđżđ„łđ€
AprĂšs câĂ©tait un peu horrible, la seringue nâas pas fini de le tuer , le pauvre, il est toujours en vie . Mehdi dĂ©cide dâaller chercher un pic , il a lu dans âchasse et pĂȘcheâ, đłđđ€Łđ, quâil faut leurs transpercer le cerveau đłđ±. Alors aprĂšs avoir bien regardĂ© la morphologie du poisson đ, il se dit que son petit cerveau doit se trouver Ă peut prĂšs par lĂ âŠđ€š, et il le transperce de son pic đ”âđ«, mais nonâŠ, il vit toujours đłđ«, alors il le re transperce đ”âđ«đ±, et au bout de longues minutes, il semblerait quâil soit enfin mort đ„Ž Â« -pauvre poisson đ ». â-Bon, ben câĂ©tait pas brillantâ . Il faudra amĂ©liorer notre technique pour la prochaine fois đ .
Sâen suit, bien Ă©videmment, la prĂ©paration du poisson. Mehdi arnachĂ© aux bateau , est sur la jupe arriĂšre, il vide, coupe et lĂšve les filets. On a pas encore trop lâhabitude, et câest un peu le carnage đŹ, mais bon, rien nâest gaspillĂ©, on prĂ©pare des petits sacs congĂ©lation avec nos futurs repas. Demain midi câest tataki de thon au graines de sĂ©same et sa sauce Ă la mangue. đ MmmmmâŠ!
VoilĂ pour lâexploit du jour, notre premier thon, et premier poisson repas. đđđđ€đ„łâ”ïžđâ€ïž CHIC!





JOUR 7
Bonjour đ€, il est 8 h 30 du matin, je viens de me lever et Mehdi a sautĂ© dans le lit tout chaud đ„° pour quelques heures de sommeil.
Nous naviguons toujours entre 5 et 6 noeuds, on avance bien , on sera dans quelques heures, exactement Ă la moitiĂ© du parcours ; nous avons parcouru 880 miles soit 1580 km, et il nous reste Ă parcourir la mĂȘme distance pour arriver en AmĂ©rique du Sud, plus exactement Ă Cayenne en Guyane.
Si nous gardons le rythme, nous devrions arriver le 25 mai dans la journĂ©e. â”ïžđđđ€đ„ł. Difficile de rĂ©aliser que petit Poulpi et son Ă©quipage, sont en plein milieu de lâocĂ©an Atlantique đ! Câest dingue!
Aujourdâhui câest journĂ©e top đ©âđł đšâđł chef đ!
Un pain qui sort du four dans 45 min pour le ptit dej, et un filet de thon frais mode tataki pour la suite de la journĂ©e đ€©đ. VoilĂ pour les activitĂ©s du jourâŠ.; Manger, encore manger đ đ.


Ce matin, il fait tout gris, chaud et humide. Lâeau est bleue foncĂ©e ( câest beau âŠ., et inquiĂ©tant Ă la fois), et toujours pas de bateau en vue.
On est seuls, vraiment seuls, encore seuls, toujours seuls, TOTALEMENT SEULS. Cela fait des jours que nous sommes tout seuls au milieu des vagues qui sâĂ©tendent Ă perte de vue. Et ça, câest trop bien đ€©đ .
Cette immense solitude, est une magnifique sensation, un trĂšs beau cadeau, qui fait grandir en nous, la sensation de libertĂ©. Elle nous pousse Ă prendre soin de de soi, de lâautre et de son environnement đ„°.
Cette grande solitude, engendre beaucoup de sentiments et diverses rĂ©flexions. đ§
Jâai, ces derniers jours, pas mal rĂ©flĂ©chi autour de notre maniĂšre de consommer, de lâĂ©thique, et des valeurs autour de cette consommation. Tout a Ă©tĂ© remis sur le tapis et câest la grande mise au point, câest le moment de prendre le temps de se regarder vivre et de bouleverser quelques vilaines habitudes. đ€
Cette belle solitude engendre aussi, lâintrospection : je rĂ©flĂ©chis beaucoup autour des nouvelles prioritĂ©s de vie et de bien-ĂȘtre que mâoffre cette maniĂšre de vivre, et je tente dâĂ©voluer dans ce sens.
Cette douce solitude, nous apprend aussi Ă Ă©couter notre bateau, Ă le connaĂźtre par cĆur, et Ă ne faire quâun avec lui ( nâoublions pas que câest notre bien le plus prĂ©cieux, notre maison). On apprend avec le temps, Ă reconnaĂźtre tous ses bruits (craquements, les chocs des vagues contre la tĂŽle, les pompes qui se mettent en marche, les cliquetis des drisses et Ă©coutes, ⊠etc⊠. Il fait aujourdâhui partie de nous . Nous nous respectons, il a autant besoin de nous que nous avons besoin de lui . On est bien plus quâun Ă©quipage, on est une Ă©quipe ! â”ïžđđđ„°
Et enfin, cette fantastique solitude, nous apprend Ă rester humbles face Ă la nature, et aux Ă©lĂ©ments qui nous entourent, nous apprenons Ă la respecter, et Ă lâaimer comme elle est, et pour tout ce quâelle nous offre chaque jour. đ âșïž Â« PĂȘcher son propre poisson, acheter les lĂ©gumes dans la rue ou au marchĂ© et non au supermarchĂ© du coin, donne une toute nouvelle saveur Ă notre vie » â”ïžđđđđ€đ„°
Incroyable solitude , tu me fais du bien âŠ. â€ïž

JOUR 8
Il est actuellement 16 h 23, nous venons de franchir la ligne de mi parcours. Nous sommes pile au milieu de la distance totale de notre route. On peut donc supposer que lâon arrivera dans exactement 1 semaine si notre vitesse moyenne reste la mĂȘme đ.
Cette fois, nous sommes plus prĂšs de lâAmĂ©rique du Sud que du Cap Vert đ„ł, il y a un cĂŽtĂ© de moi qui se rĂ©jouis dâarriver, et lâautre qui ne veut pas que cette traversĂ©e se termine đ€š ! Bah, profitons de chaque instant, câest le plus important đ, et puis il y a encore plusieurs jours, pour se prĂ©parer au retour Ă la civilisation et Ă la vie sur terre, âIl va surtout falloir remettre une culotteâ đ!
Aujourdâhui câest Aqua-poney đ€Ł, non je dĂ©conne, jâai pas trouvĂ© de poney đ§. Alors ça sera comme dâhabitude, âŠ.manger, dormir, lire, etâŠ, et , lâactivitĂ© exceptionnelle du jour, câest que nous allons laisser le backgammon de cĂŽtĂ©, pour un nouveau jeu de sociĂ©tĂ© . Figurez-vous que ce matin, en fouillant dans la cale jeux, dĂ©guisements et divertissements en tout genre đ”, il y avait un petit jeu, cachĂ© et oubliĂ© depuis notre dĂ©part il y a dĂ©jĂ plus de 4 ans, encore emballĂ© dans son petit cellophane, et qui mâavait Ă©tĂ© conseillĂ© par des amis fans de jeux de sociĂ©tĂ©. Ce jeu sâappelle đź meuh! đ€ . Câest parti , il faut lire les rĂšgles, Mmmmmm⊠ça parle de mouche et de vaches đ€Ș, et nous sommes des bergers qui devons rĂ©unir des troupeaux! đ
Mehdi est au taquet, et moi bien dĂ©cidĂ©e Ă lui laisser collectionner les mouches Ă âŠđ©, ce qui devrait mâamener Ă la victoire đ„đ€©.
Sâen suivent plusieurs tours de jeu , je mâamuse comme une folle, Mehdi, lui est plus septiqueđ§. Finalement, Coco a perdu et Mehdi est le grand vainqueur đ„. « đ€đ€đ€âŠ Â»
Pour le reste de la journĂ©e, RAS (rien Ă signaler), notre vie est toujours aussi douce et belle. â”ïžđđđđ€
JOUR 9
5 h du matin: Cela fait maintenant deux jours que le vent a baissĂ©. Nous nous traĂźnons Ă 3-4 noeuds, et comme les vagues sont un peu dans tous les sens, nous sommes gigotĂ©s de droite Ă gauche puis de gauche Ă droiteâŠ, le bateau roule et roule encore. Cela rend tout compliquĂ© Ă lâintĂ©rieur, et il est super difficile de ne rien renverser đŹ, surtout quand tu te lances dans une recette de pain perdu Ă la cannelle et au sucre vanillĂ©, pour le petit dĂ©jeuner .đŹ Chauddddd⊠devant ⊠» đ

Depuis que nous sommes partis, nous naviguons sur le mĂȘme bord, nous nâavons pas retouchĂ© au gĂ©nois, depuis notre dĂ©part sauf pour prendre des ris. đ
Je regarde la mer đ, et je me remĂ©more des souvenirs. Des souvenirs dâenfance et de jeunesse, les copines, les amoureux, les conneries, les joies, les dĂ©ceptions, les tristesses. Une quantitĂ© dâimages, plus ou moins floues rĂ©apparaissent Ă mon esprit. Des amitiĂ©s, des souvenirs professionnels, des rencontres, des vacances, des voyages, mes diffĂ©rents logements, lâarrivĂ©e de Manon, đ„°, et tant dâautres âŠ
Des souvenirs que je pensais pour certains, oubliĂ©s Ă jamais, refont surface. Câest Ă©tonnant et trĂšs agrĂ©able. Tant de gens mâont accompagnĂ©e dans ces annĂ©es de vie et de joie, en Suisse. « vous ĂȘtes, chacun dâentre vous, (famille amis, copains) , finalement la seule chose qui me manque vraiment âŠ. , je vous aime tant âŠ đ„° Â».
Cette rĂ©trospective de mes plus beaux souvenirs, mâamĂšne Ă rĂ©aliser ,tout Ă coup, que, dans quelques mois, je fĂȘte mes 50 automnes đŹ, ça fait bizarre quand mĂȘme⊠đł, 50 piges , la Coco, « bientĂŽt prĂȘte pour le musĂ©e des AntiquitĂ©s đ », âŠ
Alors, ça fait quoi dâavoir presque un demi siĂšcle ?
Et quelle saveur vais-je donner à cette nouvelle décennie ?
ConcrĂštement, je rĂ©alise pas trop je croisâŠ, quand jây rĂ©flĂ©chis⊠, 50 ans câest pas vieux, maisâŠ, câest pas jeune non plus . Câest un peu un midle đ , non ? Et puis, 50 ans câest quoi finalement ?
– câest quelques cheveux et poils blanc, đĄđ€ « ceux-lĂ ( les poils ) je les dĂ©teste »,
– câest avoir besoin de mettre des yeux đ pour lire, đ€ « il parait que câest sexy » ! Cool đ!
– Câest des petites rides qui se dessinent aux coins, des yeux , du front, de la bouche, et gentiment ailleurs đ, « Il paraĂźt que câest joli ».đ
– câest des nichons, qui ont assez vu le ciel , et qui dĂ©cident quâen bas câest sympa aussi đ« Il paraĂźt que câest trĂšs bien ainsi » đ
– câest se lever la nuit, pour faire pipi đ€š, « ça, câest le plus chiant, et câest moi qui le dit »đ

Bon ! Vous voyezâŠ, Ăa va, âŠ, rien dâaffolant, âŠ, jusque-lĂ âŠ, rien de bien mĂ©chant⊠đ±đđ€Ł! Pour le reste, je crois que la machine fonctionne plutĂŽt pas mal, un pâtit service des 50.000, et câest reparti pour un tour đ, alors âŠ, pourvu que ça dure đ„ł.
Je peux donc dire, objectivement, que les petits changements physiques ne me stressent pas plus que ça, bien au contraire, ils ont aussi leurs petits charmes, pour ceux qui savent les apprĂ©cier đ.
Concernant les annĂ©es qui passent, je dirai que je mâen fout un peu finalement, ce nâest en tout cas pas ma prioritĂ©. Ce qui me semble important serait plutĂŽt :
– suis-je bien dans ses basket?
– suis-je fondamentalement heureuse, Ă©panouie ?
– suis-je en accord avec ce que je vis ?
Je crois avoir la chance de pouvoir rĂ©pondre Ă ces 3 questions par un grand ouiiiii, et ça, ça vaut de lâor. De plus , il me semble que câest une excellente base de dĂ©part, pour entamer ce nouveau compte Ă rebours et passer, « religieusement đđ€Ł Â» ce fameux cap, des 50 piges ! đ€Ș
Je vais donc laisser venir ce 6 novembre 2022, et quand ça sera le jour J, il sera alors venu le temps, de cĂ©lĂ©brer, et de festoyer đ„ł, tout simplement, avec mon Mehdi, et avec tous ceux qui auront croisĂ© notre chemin ce soir lĂ . Et peut-ĂȘtre, pourquoi pas, certains dâentre vous, qui voudraient faire le dĂ©placement ? Sait-on jamais đđ€©, welcome la famille, welcome les amis . đ„ł
Et puis, 50 ans, ça dure 1 annĂ©e đ„ł, jâai donc 365 jours Ă disposition pour cĂ©lĂ©brer ! Je dĂ©cide doncâŠ, que je fĂȘterai mes 50 printemps, aussi souvent, que jâen ai envie, pendant un an đ„łđđ€ !
Vu comme ça, on ne peut que trouver chouette dâavoir un demi siĂšcle, đ, je suis sĂ»re que ça sera fantastique, et que cette annĂ©e sera une cuvĂ©e exceptionnelle đ„ł đ€©đ€
Quand Ă la saveur que jâai envie de donner Ă cette prochaine dĂ©cennie, ce sera, pour sĂ»r, du voyage, un max dâaventures, des tonnes de rencontres, des milliers de couleurs, des paysages Ă graver dans sa mĂ©moire, et de lâamour, beaucoup dâamour, de prĂšs ou de loin, pour les gens que jâaime, et pour la nature , et notre planĂšte.
Je dĂ©sire Ă©videmment, poursuivre cette magnifique aventure avec mon capitaine et notre bateau, afin de rĂ©aliser tous mes rĂȘves les plus fous.
« Naviguer et naviguer encore, partout oĂč le vent me mĂšnera , Vogue, vogue petit Poulpi, emmĂšne moi au paradis » â”ïžđđ€
Jâaspire aussi⊠euhhh⊠, Ă la sagesse ? đ€Ł.
– « Non il faut quand mĂȘme pas dĂ©conner, pas dĂ©jĂ âŠ. , « jâai jamais bien compris, Ă quoi ça servait dâĂȘtre sage », je prĂ©fĂšre attendre encore un peu , peut-ĂȘtre pour les 60 , mais, rien nâest moins sĂ»r đŹđđ ».
Par contre, comme les fĂȘtes sont souvent trĂšs folles sur terre, « et au vu de mon Ăąge avancĂ© », je compte bien passer plus de temps en mer avec mon capitaine et ma jolie solitude. Histoire de contre- balancer un peu cette vie terrienne dissolue đâ”ïžđ. Peut-ĂȘtre que finalement, le 50 câest pas mal comme chiffre ? faut-il y voir un signe?
– Si ouiâŠ, alorsâŠ, pour mes 50 ans, ça sera un 50/50, une moitiĂ© de vie festive sur terre, et lâautre moitiĂ© tranquille, en mer đ€©đđ€.
Plus sĂ©rieusement, ce que mâoffrent vraiment ces 50 ans, câest dâavoir la libertĂ© et la possibilitĂ© de vivre, et surtout de savoir, aujourdâhui, apprĂ©cier ces moments de totale solitude. A lâaube de ce demi-siĂšcle, loin de la Suisse, de ma famille et de vous mes amis, je les dĂ©couvre pas Ă pas âșïž, et, avec eux, (sans oublier le reste , et surtout , qui je suis), je me redessine une nouvelle vie, une nouvelle vie, qui me va bien. đ€

JOUR 10
Samedi 21 mai 3 h du matin
Toujours pas de vent, enfin , peu . On avance Ă 3 – 4 noeuds⊠đ , on nâest pas arrivĂ©s⊠đłâŠ je dĂ©vore mon livre⊠.
20 h : Aujourdâhui, JournĂ©eâŠ. poulpesque âŠ., enfin comme dâhab. âŠ., đđ, et đČ âohhhh, surpriseâ, Mehdi sâest remis Ă bricoler đ§, « tiens, ça faisait longtemps đ », ⊠,
– en rĂ©sumĂ©, bonheur Ă bord, â”ïžđđ”đđżâŠ RAS âŠterminĂ©.

JOUR 11
Dimanche 22 mai 4h40 du matin
Le vent est moyen, 10 noeuds environ,et nous naviguons actuellement à 4,5 noeuds. Nous avons parcouru 1040 milles , il nous reste 535 milles , soit, entre 4 et 6 jours si tout va bien, tout dépend du vent!
Hier, nous avons changĂ© de bord et nous naviguons actuellement, avec la voile Ă tribord. âFolie đđâ

Depuis 3 jours, nous sommes en mode cinĂ©ma. Le disque dur branchĂ© Ă un Ă©cran plat dans la cabine avant , et on se fait, lâintĂ©gralitĂ© ( 6 films) de la guerre des Ă©toiles đ . Ăa faisait longtemps dis donc, que je nâavais pas remis le nez dans cette fiction, je dĂ©couvre donc, les nouvelles versions, ainsi que les Ă©pisodes que je nâavais jamais vus đ€©, câest cool đ€.

Pour le reste, nous avons maintenant complĂštement pris le rythme, et câest, loin de tout, que nous apprĂ©cions la petite vie, ma foi, fort agrĂ©able, que nous menons. Je ne suis pas du tout pressĂ©e dâarriverâŠ. Je continue Ă dĂ©guster chaque instant de cette magnifique traversĂ©e. A notre arrivĂ©e , nous avons dĂ©cidĂ©, de nous arrĂȘter sur les Ăźles du Salut. Un petit archipel dâĂźles se trouvant Ă 30 milles (environ 60 km) au nord de Cayenne. Lâoccasion dâatterrir tranquillement sur terre. Lâeffervescence de la grande ville nous attendra encore bien quelques jours đ, et les moustiques de la jungle aussi đ€š.
Dans cet archipel dâĂźles, il y a entre autres, une des Ăźles, qui abrite une ancienne prison de haute sĂ©curitĂ© , oĂč Ă©taient envoyĂ©s les pires criminels.
Câest aussi ici quâĂ Ă©tĂ© tournĂ© le film « le Papillon », qui raconte lâhistoire dâun prisonnier, incarcĂ©rĂ© dans cette prison dâoĂč personne ne sâest jamais Ă©chappĂ©.
Je me rĂ©jouis dâaller voir tout ça, et de gambader sur ces Ăźles. đ€©
Peut-ĂȘtre que je rĂ©aliserai que je suis en AmĂ©rique du Sud ? Pour lâinstant, je dois vous avouer, jâai beaucoup de peine Ă le concevoir, câest un peu surrĂ©aliste, quitter le continent Africain, et se retrouver en AmĂ©rique du Sud, avec pour commencer, un pays oĂč ça parle français đł, et tout ça aprĂšs quelques jours de bateau ??? Câest quand mĂȘme super space, non ? Il va falloir du temps Ă mon cerveau pour rĂ©aliser que nous avons rĂ©ellement traversĂ© lâAtlantique, et que nous sommes bien, sur ce beau continent quâest lâAmĂ©rique du Sud. PrĂȘts Ă©videmment, aux aventures, les plus folles. â”ïžđđ€©đđđ€
JOUR 12
Je nâai aucune envie dâarriver đ€š . MĂȘme si je me rĂ©jouis de dĂ©couvrir la Guyane, je prolongerai bien cette aventure de quelques joursâŠ; Jâaime vraiment naviguer, et passer du temps en merđ€. Câest une sensation unique et je jâadore vraiment ça.đ
On pourrait croire que le paysage est horriblement monotone, ⊠de lâeau, toujours de lâeau, encore de lâeauâŠ.
– Mais en fait, pas du tout. La mer nâest jamais pareille, ni dans les diffĂ©rentes formes quâelle peut prendre ( vagues), et encore moins dans la palette de couleurs quâelle nous offre. Du bleu turquoise au bleu intense, presque noir. Câest simplement splendide, et je suis incapable de me lasser dâun tel spectacle đ”. Câest chaque fois diffĂ©rent, enivrant, et passionnant.
La mer dĂ©gage une telle puissance, une telle force , quâelle peut vraiment, vraiment faire peur.
La mer, il faut toujours la regarder en face, lâĂ©tudier, lâobserver . De cette maniĂšre tu arrives, avec un peu dâexpĂ©rience ( ce qui nâest pas encore mon cas ) , Ă la « dompter », dâune certaine maniĂšre, Ă aller dans son sens, Ă la comprendre.
La mer, tu vas toujours avec elle, jamais contre elle, sinon tâas perdu dâavance.
La mer, il faut lâobserver pour la connaĂźtre.
La mer il faut la toucher pour la sentir .
La mer il faut la respecter, la prĂ©server, lâaimer đ.
La mer est nourriciĂšre et gĂ©nĂ©reuse đ.
La mer est cachotiĂšres, elle Ă enfui des secrets que lâon ne saurait voir âŠ.
La mer, elle vous raconte des histoires de poissons, de monstres marins, de pirates, et de trĂ©sors perdus ,âŠ
La mer est calme ou agitée, douce ou violente.
La mer est capricieuse et surprenante
La mer peut ĂȘtre silencieuse ou bruyante.
Mais la mer, est toujours belle, quelle que soit son humeur.
La mer nous porte sur son dos, et nous invite Ă la dĂ©couverte, au voyage et Ă lâaventure đ„° â”ïžđ
La mer, fait aujourdâhui partie de ma vie,
La mer, elle mâa envoĂ»tĂ©e ,
La mer, jâen suis, tombĂ©e Ă©perdument amoureuse âŠđ„°

Les journĂ©es Ă bord du Poulpi, se suivent et se ressemblent. On est toujours des acros du bouquin et de la bonne bouffeđ. Au fait, ça y est , on a fini le thon ! Il Ă©tait dĂ©licieux. đ
Nous vivons toujours avec le soleil et la lune. Nous avons essayĂ© avec les heures, mais câest impossible. Nous fonctionnons toujours avec lâheure UTC pour remplir le journal de bord. Pour les quarts, on est toujours sur des demi-nuits. Entre 5 et 6 h de veille ou de repos, que lâon dĂ©compte Ă partir du moment, oĂč le premier est fatiguĂ© et va se coucher. Câest donc pas toujours la mĂȘme heure. De cette maniĂšre, petit Ă petit, on dĂ©cale nos horaires naturellement , en rythme avec le coucher et le levĂ© du soleil qui se modifient au fil du voyage .
Pour le reste, tout va bien , toujours heureux đRAS.
JOUR 13
Salut, salut, đ
9 h 30 heure locale
Bon les copains, cette fois on dirait bien que ça se prĂ©cise đ”
Tout dâabord, les premiers grains arrivent, ( pluie tropicale , plutĂŽt intense mais de courte durĂ©e, âun orage quoiâ ) ! Il faut cependant se mĂ©fier, car le vent augmente dâun coup et souvent trĂšs fort, il va dans tous les sensđŹ.
On repĂšre les grains au radar, et, dans la mesure du possible on essaye de les Ă©viter . Cette nuit on sâest fait avoir, on a du diminuer la voilure, et prendre la barre, car le pilote Ă©tait en mode panique đ. Une fois le grain passĂ©, sâen sont suivi deux heures de navigation sans ventđ€. StoppĂ©s, ou presque, đ€ lĂ , au milieu de nul part.đ©đ Et puis, le vent est revenu doucement, puis un peu plus fort, et nous avons repris notre route. VoilĂ pour lâaventure de la nuit. đ
Sinon, on a changĂ© les plans dâarrivĂ©e, ces Ăźles du salut semblent ĂȘtre trĂšs dĂ©sertiques, pas dâhabitation et donc ( dans ce cas lĂ , ce qui nous intĂ©resse), pas dâinternet. Comme nous avons aucun moyen de contacter personne đ , et que si lâon sâarrĂȘte aux Ăźles du Salut, on sait pertinemment, que ça ne sera pas pour 3 jours, et que, de toute Ă©vidence, il sera difficile de repartir tout de suite; nous avons peur que nos familles et proches, soit total flippĂ©s si on ne donne pas de news, pendant encore une dizaine de jours. đ„ș, et quâils finissent par appeler la cavalerie ( les secours) , pensant quâon est perdus au milieu de lâAtlantique đđ€Ł .
Du coup, pour eux, pour vous, nous avons dĂ©cidĂ©, de rejoindre un mouillage dans un affluent de lâamazone Ă 15 km de Cayenne, pour pouvoir vous donner des nouvelles, avant de repartir loin du monde, visiter et profiter de ces fameuses Ăźles du salut đ€©đ„łâ”ïžđ.
Actuellement, nous sommes en train dâessayer dâĂ©chapper Ă un nouveau grain. Le vent sâest donc levĂ©, 20 noeuds, et du coup malgrĂ© le peu de gĂ©nois, Poulpi fonce entre 5 et 6 noeuds. đâŠ. , et puis, ⊠Merde đ©, plus de vent, on est dans la molle.đ€ pffffâŠ.
On remet la voile, et on attend đ€š.
⊠on attend encoreâŠđ
En mĂȘme temps, on nâest pas Ă un ou deux jours prĂšs, on arrivera quand on arrivera, profitons encore un peu de ces derniers jours de traversĂ©e, câest si bon ! âșïž
On profite dâĂȘtre Ă lâarrĂȘt pour se faire une petite baignade en plein ocĂ©an! Câest magique.đ€©
On attend toujoursâŠđ€š

Il est 17 h, aprĂšs une journĂ©e entiĂšre sans vent, (đ„”il fait chaud), nous retrouvons un petit air qui , timidement, nous fait un peu avancer.
Aujourdâhui, nous avons parcouru que 20 milles nautiques.đ€«đŹ
ArrivĂ©e prĂ©vue dans 3 – 4 jours (du coup). Lâeffervescence de la « belle Cayenne » nous attend, la forĂȘt tropicale, ses bĂ©bĂȘtes en tout genre, et ses moustiques aussi., Mmmmm⊠đ€š, je sais pas trop si je dois me rĂ©jouir đ. Suite Ă plusieurs lectures de blogs et discussions avec des voyageurs sâĂ©tant arrĂȘtĂ©s quelques mois en Guyane, ça a quand mĂȘme lâair bien sympa.đ„ł
-Alors oui, je me réjouis de partir à la découverte de la Guyane française.
Suite de journĂ©eâŠ, en musique avec Manu Dibango, sinon, rien de nouveau sous le soleil âïž, Poulpi a comme toujours, en lui, un petit air de paradis⊠đ€©.
Ce soir, au programme, dernier volet de la guerre des Ă©toiles , et pour lâoccasion je fais du pop-corn âïž. CHIC đ„łđ€
JOUR 14
La nuit , jâadore regarder les planctons phosphorescents. On dirait que Poulpi glisse sur un lit de paillettes. Câest trop beau . je peux passer des heures Ă regarder scintiller ces micros organismes. Câest dĂ©routant, comme câest enivrant đł.
Nous avons un seul regret, câest dâavoir vu si peu dâanimaux. Pas de dauphins, et encore moins dâautres bĂȘtes. LâocĂ©an paraĂźt vide, dĂ©nuĂ© de vie . Il doit y en avoir bien sĂ»r, mais elles restent bien cachĂ©es des intrus comme nous. En terme dâanimaux, seul quelques oiseaux pĂȘcheurs ont animĂ© nos journĂ©es.
Nous sommes Ă J-2-3 đ , le vent est revenu et Poulpi file Ă 5 noeuds. « Pourvu que ça dure »!
Nous sommes aussi Ă 7 degrĂ©s de lâĂ©quateur, et lâambiance Ă bord du Poulpi est des plus tropicale. Musique, bikini et smoothie mangue đ„ sont de la partie. Chauffe, chauffe petit Poulpi chĂ©ri, emmĂšne nous, au paradis đ.đ
Aujourdâhui je nous ai concoctĂ© un bon petit plat. On a reçu avant notre dĂ©part, un magnifique rĂŽti de porc sous vide. Jâai dĂ©cidĂ© de le faire au four, avec des petits lĂ©gumes, et une sauce moutarde aux grains , đ un dĂ©lice!
Il est dĂ©jĂ lâheure du couchĂ© de soleil, le temps vole, il nâa jamais passĂ© aussi vite. gentiment, les Ă©toiles apparaissent, une Ă une, et trĂšs vite, le ciel sâillumine de toute part, câest simplement magnifique đ€©.

Ce soir, mes pensĂ©es vont vers lâocĂ©an, câest si beau, si apaisant, câest unique, et tellement prĂ©cieux â€ïž .
JâespĂšre de tout mon cĆur, que lâĂȘtre humain ne sera pas assez âconâ pour en venir Ă dĂ©truire ça aussi. Quâil sera capable de sâarrĂȘter de polluer, et de pĂȘcher avec frĂ©nĂ©sie, sans aucune limite, sans aucun scrupule. JâespĂšre quâil aura lâintelligence, de sâadapter aux resources Ă disposition, sans tout faire crever ou tout piller. Son indiffĂ©rence et son je mâen foutisme, sa nĂ©gligence et son Ă©goĂŻsme, me mettent hors de moi . đĄđ.
Câest le vĆu que je fais ce soir, en regardant les Ă©toiles filantes, et jâespĂšre que lâunivers entendra ma priĂšre đ.
JOUR 15
Bonjour, bonjour đ
Aujourdâhui, il fait tout gris, et nous nous sommes pris des gros grains cette nuit, du coup, je ne vous ai pas Ă©crit. La pluie a nettoyĂ© le bateau. AprĂšs les tumultes de lâorage, Le vent nous a Ă nouveau lĂąchĂ© đ€. Cela fait maintenant plusieurs heures, que nous avançons quâĂ 2,5 – 3 noeuds. đ€š. Du coup, comme il est absolument exclu de mettre le moteur, ça risque de prolonger encore un peu lâaventure đ đ. Alors patienceâŠ, les Poulpis avancent gentiment, trĂšs gentimentâŠ, mais sĂ»rement đ€.

Quelques heures plus tardâŠ,
Toujours pas de vent, toujours pas de soleil! Mehdi dĂ©prime đ, et moi ça me fait marrer đ€Ł.il me dit : â tu vois ma Coco si on avait Ă©tĂ© au BrĂ©sil, on y serait dĂ©jĂ â đ Alors je lui rĂ©ponds: – âpas de bol Chachou , on va en Guyaneâđ
En fin de journée, le temps se découvre et laisse place à un somptueux couché de soleil.
21 h, Coco dodo .đŽ
JOUR 16
2 h du matin, RĂ©veil heureux, je commence ma demi nuit, Mehdi a prĂ©parĂ© une tresse ! đ”, elle est magnifique, et surtout excellente . Jâai tenu jusquâĂ 6 h30 et jâai finalement craquĂ©, et mangĂ© 3 grosses tranches, avec du Cenovis, du miel , et de la confiture dâananas đ.




Me voilĂ rassasiĂ©e, installĂ©e dans le cockpit, Ă profiter du soleil qui se lĂšve, et qui du coup, est encore agrĂ©able et pas trop chaud, je regarde encore et toujours la mer , et elle est encore plus belle que les autres jours . Câest peut ĂȘtre lâeffet du « on arrive bientĂŽt », qui agit đ€. Nous sommes toujours au rythme escargot đ , lentement mais sĂ»rement đ.
Cela fait 3 jour que lâapplication qui calcule notre route nous dit quâon arrive dans 3 jours đđ€Łđ, alors au cas oĂč vous vous posiez la question, « on arrive dans 3 jours đ »
Du coup, jâai fini un troisiĂšme bouquin, et je vais devoir penser au quatriĂšme. ⊠Je crois que je vais essayer ça (photo ), inconnu au bataillon. Avec plus de 700 pages, ça devrait mâoccuper le temps dâarriver đ

La journĂ©e sâannonce chaude, et pour lâinstant un petit vent trĂšs irrĂ©gulier de 6-8 noeuds nous fait pĂ©niblement avancer Ă environ 3 noeuds. la mer est calme, les vagues toute petites, que câest agrĂ©able đ€.
Mehdi dĂ©cide de hisser la grande voile et de mettre les deux voiles en ciseaux. On gagne un noeud. Chic đ„ł

De mon cĂŽtĂ© je me lance dans la fabrication dâune pĂątes sablĂ©e, puis dâune tarte au citron. đ « parfait pour la fin du voyage ».

La suite de la journĂ©e se dĂ©roule comme la mer, plate, pas lâombre dâune aventure extraordinaire Ă vous raconter. alors Ă plus dans le bus đ.
JOUR 17 đ„łđ„łđ„łđđżđđżđđżâ”ïžđ
A bord, lâambiance est survoltĂ©e, et lâexcitation devient palpable đ€Ș, les Poulpis observent lâhorizon aux jumelles , Ă la recherche de la terre. On se prend au jeu, « le premier qui voit la terre a gagnĂ© đ ».
7 h00 du matin đ„łđ„łđ„ł, je suis rĂ©veillĂ©e par une odeur de cuisine. Mehdi vient de rĂ©chauffer les boulettes de viande sauce tomate et riz de la veille.
VoilĂ , que Mehdi sâĂ©crie « On la voitđ on lâaperçoit enfin, đ„łđ€ . LâAmĂ©rique du Sud est lĂ , devant nous, đ„ł Â» . Je me lĂšve dâun bond, et oui, câest vrai, je la vois de mes yeux, lâAmĂ©rique du Sud est bien en vue đđđđđđ„łđ„łđ„ł. On se regarde, on se tape dans les mains, on sâembrasse, on se souri, âŠ. Nous lâavons fait, Poulpi et son Ă©quipage ont traversĂ© lâAtlantique đ„łđ„łđ„łđđâ”ïžđđ€.Youpiiiiii⊠!

Nous sommes Ă 20 miles des cĂŽtes, le vent est des plus timide, ces derniers kilomĂštres ont Ă©tĂ© longs, 2-3 noeuds de moyenne, comme si Poulpi voulait lui aussi prendre son temps pour apprĂ©cier les instants de cette traversĂ©e.â”ïžđ
En signe de bienvenue, une surprise de taille sâoffre Ă nous, alors que nous naviguons tranquillement Ă 2, 5. noeuds, en regardant cette nouvelle terre dâaccueil, une gigantesque raie Manta ( la largeur de la jupe arriĂšre du bateau) suit notre sillage. Elle nous accompagne, pendant une dizaine de minutes, nous la regardons subjuguĂ©s, elle est tellement belle, tellement gracieuse, tellement ĂNORME, ⊠đ”whaouououou âŠâŠ.. Et puis, comme pour nous remercier de lâavoir aidĂ©e Ă se reposer dans notre sillage des trĂšs forts courants prĂ©sents (3 noeuds) , elle nous offre Ă lâarriĂšre du bateau, un magnifique saut dans les airs, (qui fait tout Ă©clabousser autour dâelle), avant de disparaĂźtre, dans les profondeurs de lâocĂ©an. đ”CâĂ©tait simplement magique. đđđ đ€

Une odeur de terre humide, vient nous chatouiller les narines, lâeau Ă changĂ© de couleur, elle est verte, puis brune, mais elle est toujours aussi belle, elle est juste diffĂ©rente . Nous avons simplement changĂ© de mer đ”. Il fait dĂ©jĂ trĂšs chaud, le soleil, lui aussi Ă changĂ©, il semble ĂȘtre bien plus chaud .
Quelle arrivĂ©e les amis, tellement dâĂ©motions , tellement de joie, de fiertĂ©, de reconnaissanceâŠ, tellement chanceux dâavoir pu vivre tout ça. đđâ”ïžđđ€
Il est temps dâallumer le moteur, nous avions presque oubliĂ© quâil existait. Lâapproche finale est maintenant en cours. Pour nous accueillir, un groupe dâoiseaux vient nous saluer, en piaillants, ils sont trĂšs beaux, plus petits que ceux quâon a lâhabitude de voir. Cette magnifique arrivĂ©e, nous rappelle que nous dĂ©barquons en terre inconnue, et quâil y a tout Ă dĂ©couvrir pour les petits Poulpis que nous sommes. Merci mĂšre nature, pour ce somptueux cadeau de bienvenue đ.đ€©đ€

Une fois arrivĂ©s vers la cĂŽte de la Guyane, il nous faut prendre un immense chenal (2 h de navigation ) sur le fleuve Matury. Nous nous enfonçons dans la jungle. đł whaou⊠Nous dĂ©gustons chaque minute et avons les yeux Ă©carquillĂ©s devant tant de beautĂ© .. , de la forĂȘt Ă perte de vue.








18 h , nous sommes tout bien installĂ©s, lâannexe est en cours de rĂ©paration, (elle fuit un peu) đŹ, mais tout va trĂšs vite rentrer dans lâordre đ.
On a reçu la visite dâun nouveau copain bateau, un adorable navigateur qui voyage depuis des annĂ©es avec sa femme, ils rentrent de leur deuxiĂšme tour du monde âŠ
Ce sont tous les deux, des amoureux de la Guyane, et ils semblent avoir milles belles choses Ă nous apprendre et Ă nous conseiller. je me rĂ©jouis de bavarder avec lui sur toute ses expĂ©riences . Il nous a dĂ©jĂ proposĂ© une moto pour bouger du cĂŽtĂ© de Cayenne đ„°, ainsi que la possibilitĂ© dâaller au premier supermarchĂ© du coin (Ă 5 km) avec lui, quand on le souhaite đ, Et dimanche, câest grillades sur son bateau pour la fĂȘte des mĂšres française. đ„ł Â« quel accueil chaleureux » đ„°
Cette visite, une fois de plus, me rappelle pourquoi, jâaime tant cette vie de navigatrice . â”ïž
Il est si rare, en Suisse de faire ce type de rencontre. Qui va aujourdâhui accueillir spontanĂ©ment quelquâun quâil ne connaĂźt pas, et lui souhaiter la bienvenue, dans son pays, lui proposer un taxi pour les courses et une moto pour se dĂ©placer ???
Je crois sincÚrement que dans notre nouveau monde plein de technologie super incroyable, et super moderne, nous avons perdu cette authenticité, et cette spontanéité de la rencontre, qui est si belle, et qui représente tellement à mes yeux !
La vie est bien faite, elle remet toujours les choses Ă leur place, et jâaime les savoir en accord avec moi. Cela me confirme chaque jour, que mes choix de vie⊠, sont en accord avec qui je suis aujourdâhui. đ€
Bon, je crois que je me suis un peu Ă©garĂ©e ⊠âŠ. Reprenons âșïžâŠ.On en Ă©tait Ă âŠ
đ„łđ„łđ„łđ„łđ„łđ„łđ„łđ„łđđżđđżđđżđđżđđżđđżđđđâ”ïžđ€đ€đ€đđ€©â€ïžđđ
Nous sommes donc le :
le 27 mai 2022, et aprĂšs, exactement 16 jours et 1 heures de navigationâŠ., Poulpi est ancrĂ© en Guyane. Il est encore difficile dâimaginer ce que nous venons de rĂ©aliser.
Les đđ Poulpis ont bel et bien traversĂ© lâAtlantique, Ă la voile, sans lâombre dâun bruit de moteur. đ€© Tellement chouette đ„ł, tellement gĂ©nial đ€©.
On est tellement heureux đ€, et trĂšs satisfaits de notre traversĂ©e. La route choisie (pour choper les bon courants) Ă©tait bonne, le vent un peu faible parfois, mais presque toujours avec nous, et la vie Ă bord dĂ©licieuse. Il va maintenant falloir rĂ©aliser que nous sommes arrivĂ©s en AmĂ©rique du Sud! đ « câest fou đ€Ș »!
Nous sommes Ă quelques km de Cayenne, au mouillage ( comme toujours), et vous savez quoi ? Et bien , ça fait vraiment trĂšs bizarre un bateau qui ne bouge plus de droite Ă gauche, ça nous manquerait presque đ.
Il est temps de gonfler la Poulpette, et de partir Ă la quĂȘte dâun internet pour vous dire quâon est en vie đ, puis, dĂ©part vers de nouvelles aventures guyanaises. On se rĂ©jouis đ.



Ăpilogue đ
Et voilĂ les amis chĂ©ris, jâai essayĂ© de vous raconter quotidiennement, et de partager cette expĂ©rience de transatlantique, au plus proche de mon vĂ©cu , et de mes sentiments.
Ăcrire chaque jour, pour vous conter cette incroyable aventure, des Poulpis đđ, traversant lâAtlantique fut un rĂ©el plaisir.
Ce voyage en mer , comme mon voyage intĂ©rieur furent rĂ©ellement extraordinaires, et passionnants. Et je me rĂ©jouis dĂ©jĂ des prochains. â”ïžđđ€
Il est maintenant temps, de remettre les baskets, les pieds sur terre, plus exactement au milieu de la jungle, et de partir gambader Ă la rencontre de ce nouveau pays, de ses habitants, de sa flore et de sa faune. đ„łđ€©đ€
Merci Ă tous, de continuer Ă suivre nos aventures, on pense trĂšs souvent Ă vous, et on vous aime trĂšs â€ïž fort.
Recevez, tout droit de Guyane française , des tonnes de bisous đđđđđđđđ, des tonnes de poutousđ„°đ„°đ„°đ„°đ„°đ„°đ„°đ„°.
Je vous dit : Ă trĂšs vite , pour des nouvelles aventures des Poulpis đđ en mode « Jane et Tarzan sur le retour »đ„łđ , ou, « les đđ Poulpis chez les bĂ©bĂȘtes đđŹđłđ”âđ« », sur ce coup lĂ , câest sĂ»r, on va vous vendre du rĂȘve đ”đ„Žđ, ou pas đ.
A plus dans le đ, bus,
Ciao les copains đ„°,
câĂ©tait les Poulpis đđ

Salut les poulpies, je me rĂ©gale de te lire Coco, câest un vrai plaisir. Ta description de la mer est passionnante et je me dĂ©lecte de tes rĂ©cits plein de chaleur et dâhumour: magique!ça donne envie
Bravo pour votre traversée, je vous souhaite encore le meilleur à venir.
Gros gros bisous
quelques moments de libres au boulot et me voilĂ un Guyane trois heure aprĂšs! Merde j’ai ratĂ© un meeting… et merde je n’ai pas fait mes impĂŽts.
S’il y a quelques mots dont vous avez perdu le sens n’hĂ©sitez pas Ă demander autour de vous, peut-ĂȘtre que quelqu’un va Ă des meeting et fait des dĂ©clarations d’impĂŽt en Guyane.
Bravo les poulpis
love and more
Hello les Poulpis ! FĂ©licitaton pour cette traversĂ©e et ce post trĂšs sympa Ă lire . Nous avons un voilier en acier avec les mĂȘmes rĂȘves que vous et sommes dans vos pas, c’est amusant ! En Albanie actuellement. Christophe ( le gĂ©otrouvetou du bord), est en passe de finir notre dessalinasateur maison .. Si ça vous interesse, on pourra vous dire ce qu’il donne . Merci pour les partages,
Corinne
Merci beaucoup pour ce chouette message ! Super sympa lâAlbanie. NâhĂ©sitez pas Ă louer une voiture et allez vous balader, on a adorĂ©.
Pour le dĂ©salinisateur, oh qui oui ça nous intĂ©resse de savoirâŠ. , la suite et comment il sây est pris.
Belle suite, profitez Ă fond , salutations de la Guyane, qui ma foi est fort sympathique!
Corinne et Mehdi
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Un vrai plaisir de te lire ma Coco â€ïž Je me rĂ©jouis de suivre les aventures de Coco en Guyane.. Continuez Ă bouffer la vie vous avez tellement raison! Love et poutous
J’ai pas trop Ă©crit grand chose mais je suis vos rĂ©cits avec la plus grande attention depuis le dĂ©but, merci de nous faire voyager un peu avec vous. C’est inspirant aussi peu de gens osent aller au bout de leurs rĂȘves, profitez bien de cette nouvelle Ă©tape et j’espĂšre venir vous rendre visite une fois đ
Gros bisous đđđđđ
Seb
Bravo et merci Coco pour ce magnifique rĂ©cit. Tu nous a fait merveilleusement vivre votre traversĂ©e de lâAtlantique que nous avons vĂ©cu comme vous, Ă quelques jours de distance. Nous avons ressenti les mĂȘmes sentiments de libertĂ©, de plĂ©nitude, de respect pour la nature et de souf de rencontres mais tu lâexprimes tellement mieux que moi ! Vraiment, nous avons pris plaisir Ă te lire ! Pourvu que nos routes se recroisent un jour !!!
Hello !! Justement ce matin je me demandais si vs Ă©tiez arrivĂ©s et voilĂ la rĂ©ponse toute fraĂźche !! Et pleine de fraĂźcheur !! Je suis trĂšs contente pour vous (et un peu jalouse đđ) continuer Ă bien profiter de la vie !!! đ„°đ„°đ„°đ„°â€ïžđđđđđ§Ą
Hello les Poulpis qu’elle merveilleuse nouvelle que de vous savoir bien arrivĂ©s en Guyane. Que la suite de votre aventure vous Ă©merveille encore plus chaque jour et Coco ne t’en fait pas tu ne fais pas tes bientĂŽt 50 piges et je crois pas que ce soit ça qui te calme pour les dĂ©lires et les rires. Ne change rien on t’aime comme ça et t’auras bien le temps de devenir raisonnable vers 60 ans. Bisous Ă vous deux je vous AIME
Bravoooo!! Merveille de merveille que de te lire. Merci pour ce voir partagĂ©. On vous love â€ïžâ€ïž
Salut les Poulpi’s,
Bravo pour votre traversĂ©e, un long surf tranquille !! Nous on (je) est remontĂ© sur MadĂšre pour boire qq ponchas et voir les fleurs đ On va y trainer jusqu’Ă dĂ©but juillet et on redescend aux Canaries ensuite.
La bizz des Mojito’s
Bravo, quelle libertĂ© et Ă©nergie de vie đđŠđ
hello,
Bravo vous m’avez ouvert une belle fenĂȘtre dans ce lundi soir Genevois.
Bonne continuation !